Foire aux questions

Ici, vous trouverez rapidement des renseignements aux questions que vous pourriez avoir sur les microagressions et la campagne « Ben là, prends pas ça d’même ! ».
Si vous ne trouvez pas les réponses que vous cherchez ou si vous avez besoin de plus de précision, n’hésitez pas à communiquer avec nous.

Le questionnaire présente des exemples de microagressions en milieu de travail. Ce questionnaire ne représente pas l’éventail complet des microagressions possibles. Vous pourriez avoir répondu « non » à chacune des 15 questions et tout de même avoir subi / été témoin / avoir commis des microagressions.

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  • AL : Agent de liaison
  • CNESST : Commission des normes, de l’équité et de la santé et de la sécurité du travail
  • CSS : Comité de santé et de sécurité
  • LNT : Loi sur les normes du travail
  • LSST : Loi sur la santé et la sécurité du travail
  • RSS : Représentant en santé et en sécurité
  • TAT : Tribunal administratif du travail

Une microagression est « un simple geste, ou une remarque, perçu(e) comme une insulte ou une maltraitance en raison du groupe ethnique, du sexe, etc. même si l’insulte peut être non-intentionnelle et qui, combinée à d’autres gestes ou remarques similaires au fil du temps, créent un tort émotionnel. » L’impact des microagressions est souvent minimisé, et ce sujet demeure trop peu discuté en milieu de travail. Pourtant, les effets de celles-ci sont persistants, et peuvent se manifester autant au niveau de la santé physique que de la santé psychologique. Outre les impacts potentiels sur la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, les microagressions ont aussi pour effet de renforcer les privilèges des groupes dominants et de miner la culture d’inclusion en milieu de travail. Les psychologues utilisent souvent la métaphore du supplice de la goûte (la mort par 1000 coupures) pour illustrer l’effet cumulatif des microagressions répétées sur des personnes. En ce sens, les microagressions s’inscrivent dans un continuum de harcèlement au travail.

Selon la Loi sur les normes du travail (art. 81.18), une microagression peut être assimilée à une forme de harcèlement psychologique si elle est répétée, porte atteinte à la dignité, à l’intégrité psychologique ou physique du ou de la salarié-e et entraîne, pour celui ou celle-ci, un milieu de travail néfaste.

Oui. Les microagressions sont le résultat de biais inconscients, soit des processus mentaux qui stimulent certaines attitudes et stéréotypes envers des personnes qui ne font pas partie du « même groupe » que les groupes hégémoniques. Les microagressions sont des gestes ou remarques perçus comme insulte ou maltraitance qui ciblent les personnes en raison de leur appartenance à un groupe marginalisé. 

De manière générale, les femmes et les personnes appartenant aux groupes en recherche d’équité sont plus à risque de subir du harcèlement psychologique ou sexuel au travail. Au Canada, 43 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel au travail contre 12 % des hommes. Les personnes 2SLGBTQIA+ (bispirituel.le.s, lesbiennes, gais, bisexuel.le.s, transgenres, queer, intersexué.e.s, asexué.e.s et diverses orientations sexuelles et identités de genre) sont deux fois plus susceptibles de déclarer avoir subi des blagues à caractère sexuel inappropriées et des attentions sexuelles non désirées au travail que les personnes hétérosexuelles. Les femmes racisées ont des niveaux de harcèlement et de violence plus élevés que les femmes non racisées et se heurtent à des obstacles pour ce qui est de signaler les cas, d’obtenir du soutien et d’accéder à la justice.

Le harcèlement sexuel et psychologique évolue autour d’un manque de respect et de relations de pouvoir asymétriques. Cela explique notamment la prévalence du harcèlement envers les femmes, comparativement aux hommes et envers des personnes employées subordonnées. Or, les femmes ayant des identités intersectionnelles sont beaucoup plus à risque de subir du harcèlement. De plus, il est documenté que la race vient brouiller les images classiques de l’homme supérieur perpétrateur et de la femme subordonnée qui subit le harcèlement. Par exemple, les femmes asiatiques ou noires rapportent plus fréquemment avoir subi du harcèlement de la part d’un collègue junior et dans le cas des femmes noires, de la part d’une collègue. Souvent, le harcèlement sexuel est empreint de racisme, d’homophobie ou de lesbophobie.

En tant que syndicats et syndicalistes, nous nous préoccupons du bien-être de nos membres et collègues. Les microagressions ont des effets bien réels sur la santé psychologique des personnes qui les subissent. Inversement, un milieu de travail exempt de microagressions favorise une meilleure santé psychologique. Par exemple, il a été démontré que lorsque les jeunes personnes trans peuvent utiliser leur nom choisi dans des endroits comme la maison, l’école et le travail, leur risque de suicide diminue de moitié. Les salarié-es qui subissent des microagressions peuvent se sentir exclu-es de l’organisation, sentir qu’on ne reconnait pas leur travail, ou avoir un manque de confiance envers leurs collègues, ce qui peut avoir des impacts négatifs sur leurs performances au travail. Dans certains cas, les microagressions peuvent même mener à des démissions. 

De manière générale, les microagressions ont aussi pour effet de miner la culture d’inclusion en milieu de travail et c’est pourquoi les syndicats doivent lutter pour des milieux de travail exempts de microagressions.