Informations sur les microagressions

Une « microagression », c’est quoi ?

Les microagressions sont des attaques verbales interpersonnelles entre individu-es qui sont vécues au quotidien. Le préfixe « micro » est utilisé pour signifier l’échelle des relations et ne fait donc pas référence à quelque chose de petit. Au contraire, les microagressions sont des communications verbales négatives, ciblant des personnes sur la base de leur appartenance à un groupe.


Micro ou macro ?

Les macroagressions sont des formes systémiques et institutionnalisées de préjugés et d’oppressions dans nos sociétés. Les macroagressions ont lieu, par exemple, au sein d’un système d’éducation, du monde du travail, dans un système de santé, dans un système juridique et policier, etc. Dans ce cas-ci, le préfixe « macro » renvoie à l’échelle institutionnelle (par opposition à l’échelle interpersonnelle dans le cas des microagressions). On peut notamment penser au racisme systémique qui désigne tout un système de politiques, lois, pratiques, attitudes et structures sociétales qui produisent des discriminations en fonction de la race ou de l’origine nationale.

 


« Une piqûre de moustique ne gâche pas un été, mais des piqûres à répétition, oui. »

C’est l’accumulation des microagressions au fil du temps et leur fréquence qui entraîne des conséquences psychologiques chez celles et ceux qui les subissent : rage, manque de confiance en autrui, baisse d’estime personnelle, anxiété, dépression, etc. Même si les microagressions ont eu lieu au travail, les conséquences, elles, suivent les gens au-delà. 

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Le pouvoir des microagressions est dans l’invisibilisation et la banalisation du phénomène, et ce, autant chez les auteur-ices que chez celles et ceux qui les reçoivent. Les microagressions n’ont généralement pas l’intention de blesser. Il peut donc parfois être difficile de les reconnaître. Les microagressions ne sont pas des oppressions flagrantes comme l’esclavagisme ou l’interdiction de voter pour les femmes, mais elles demeurent perceptibles lorsqu’on y porte attention.

Les lieux de travail sont des endroits où l’on vit plusieurs relations interpersonnelles, ce qui rend les microagressions probables. Il est important d’être en mesure de les repérer pour devenir un-e acteur-ice actif-ve dans la lutte contre elles.
 


Il est possible de subir des microagressions, d’en être témoin et d’en perpétuer. La ligne est fluide entre ces différentes positions. Il est possible d’être oppressé-e dans certaines situations et oppresseur.euse à d’autres moments. Tout le monde a donc intérêt à se questionner activement sur ses actions et ses comportements. 

Par exemple : Une femme blanche peut subir des microagressions genrées, faire subir des microagressions raciales et être témoin de microagressions sur les situations de handicap.

Les 3 types de microagressions

Micro-assauts


Il s’agit des microagressions les plus flagrantes. Elles ont l’intention de blesser l’autre et sont donc intentionnelles. Les termes dans les exemples ci-dessous sont connus pour être violents et discriminatoires. Les individu-es se permettent de les utiliser lorsqu’iels sont dans un environnement où ce type de comportement est collectivement accepté et banalisé. Nous avons donc toustes un rôle à jouer pour rendre nos milieux inclusifs.


Par exemple :

  • Utiliser le mot en « N » pour désigner une personne noire.
  • Utiliser le terme « ta***te » pour s’adresser à une personne homosexuelle.

Micro-insultes


Les micro-insultes sont des communications impolies et insensibles qui humilient et discriminent l’individu-e les recevant. L’intention n’est pas nécessairement de blesser, mais les conséquences demeurent chez ceux et celles qui les subissent.


Par exemple : 

  • Dire à une femme noire qu’elle a de beaux cheveux uniquement quand elle les aplatit. 
  • Dire à une personne que son « accent exotique » est vraiment distinctif.
  • Sembler surpris-e qu’un-e collègue à mobilité réduite ait un-e partenaire amoureux-se et/ou sexuel-le.

Micro-invalidations


Les micro-invalidations sont une forme de communication qui exclue et nie les ressentis et les vécus des personnes oppressées. Cela participe à invisibiliser et banaliser les oppressions vécues par les membres des groupes revendiquant l’équité.


Par exemple :

  • Affirmer qu’on ne voit pas la couleur, l’orientation ou le genre des gens.